CONSEIL
De la maintenance au MCO : Argon & Co vous accompagne digitalement !

Cabinet de conseil à vocation internationale, Argon & Co, accompagne les projets de transformation opérationnelle en faisant levier sur les innovations digitales. Il intervient sur toute la chaîne de valeur : R&D et innovation, achats, production, maintenance et maintien en conditions opérationnelles, distribution et service aux clients. Échanges avec Patrick Legris, directeur associé et Arnaud Meunier, directeur.

M&E : QUELLE EST L’ACTIVITÉ DE VOTRE CABINET DE CONSEIL ?

Patrick Legris : Notre objectif : améliorer la performance des Opérations.

Nous intervenons sur différents secteurs : des achats à la production en passant par la maintenance, la supply chain, la logistique et la distribution.

Notre cabinet a été reconnu en France parmi les leaders dans le domaine des Opérations. Nous intervenons principalement dans 2 domaines : l’industrie (aéronautique, l’automobile, le pétrole et le gaz, le transport, la chimie et la pharmacie) et la distribution.

Arnaud Meunier : Nous intégrons également une offre digitale qui couvre différents sujets : l’internet des objets, le big data, la robotisation des processus, l’automatisation logistique… Elle peut être vue comme un prolongement de nos offres opérationnelles mais également comme une offre à part entière permettant de répondre à des enjeux spécifiques que seule une transformation digitale peut couvrir.

M&E : QUEL EST VOTRE PARCOURS ?

P. L. : Dans la société, nous sommes 11 directeurs associés. J’ai réalisé toute ma carrière dans le conseil en performance et en management au service de clients industriels dans différents secteurs de l’énergie (pétrolier, ex-Areva devenu Orano, pharmaceutique (Sanofi)) et sur différentes problématiques (achat, maintenance, production, supply chain).

A. M. : L’essentiel de ma carrière a été effectué dans le conseil en management. J’ai démarré dans l’industrie. Mon domaine de compétences est surtout la production et la maintenance. Celle-ci concerne les infrastructures (ferroviaire, autoroute, gaz), les flottes (rames de matériels roulants, aéronefs…) et l’usine (maintenance de l’outil de production).

M&E : QUELS SONT LES ENJEUX DU MANAGEMENT DE LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?

P. L. : Il y a des enjeux dans la performance de la gestion des actifs. Un responsable pilote des effectifs et des équipements. Il doit obtenir la meilleure disponibilité de l’équipement au meilleur coût. Il doit également avoir une vision à long terme permettant d’appréhender le patrimoine sur l’ensemble de sa durée de vie, tirer parti des nouvelles technologies qui sont à la disposition des entreprises : Internet des objets et le Big Data. Tout cela permet d’avoir une meilleure surveillance des équipements et connaissance de leur comportement dans le temps. En outre, le manager coordonne ses effectifs et ses sous-traitants. Il doit donc être un bon technicien ayant un bagage technique suffisant pour comprendre son interlocuteur et la fibre managériale afin que tout son écosystème/son réseau fonctionne en bonne intelligence.

M&E : QUELLE EST LA CONSÉQUENCE DE L’UTILISATION DES LOGICIELS COMME CEUX DE GMAO, DE PLANIFICATION DES INTERVENTIONS ET DE GESTION DE STOCKS SUR L’INDUSTRIE ?

P. L. : Si la maintenance est considérée comme une activité de support par rapport à la production, il reste encore des enjeux importants permettant de monter en qualité et en performance. La GMAO est un des leviers pour y arriver. Elle permet de structurer et de suivre la connaissance du patrimoine dans le temps. Elle rend également possible le suivi et le pilotage de l’effectif afin d’optimiser le taux d’activité des techniciens de maintenance. La GMAO est, en effet, un garant des process maîtrisés par le manager et l’entreprise.

Comme les systèmes d’information, la GMAO est un prérequis pour avoir une bonne connaissance du patrimoine, des équipements et de leurs comportements. Cet outil permet d’accéder à des informations, des indicateurs et des analyses qui permettront d’améliorer la performance.

A. M. : Cela permet de mieux piloter, de savoir de quelle pièce on aura besoin à quel moment et d’avoir une vision en flux relativement tendu. Cela rend possible la maîtrise des bonnes quantités à stocker et de leur « timing » de mise en stock, de suivre la consommation et de faire le tri entre les pièces utiles et inutiles. Cela est donc extrêmement vertueux si elle est bien maîtrisée et paramétrée.

« Une bonne utilisation des techniques de mobilité permet déjà d’obtenir une bonne partie des gains. » Patrick Legris

P. L. : Une bonne utilisation des techniques de mobilité permet déjà d’obtenir une bonne partie des gains. On pourrait aller un cran plus loin avec les réalités mixte et augmentée. Mais le coût d’implémentation et la quantité de données à mettre à disposition me permettent de dire que la technique n’est pas encore mûre. Si les entreprises utilisaient déjà bien une GMAO avec des mobiles ou des tablettes pour accéder en temps réel aux informations, faire un diagnostic…, il y aurait déjà un grand pas de réaliser en matière de fiabilité et de réactivité.

A. M. : Toutefois, les réalités augmentées et mixtes présentent des perspectives d’avenir mais elles resteront destinées à des sociétés qui sont déjà très matures sur les technologies de la maintenance ou des secteurs qui sont extrêmement à la pointe. Pour 90 % de l’industrie, il n’est pas évident que le retour d’investissement immédiat soit supérieur aux actions classiques sur les processus et les systèmes de management des équipes et des prestataires.

M&E : EN QUOI CES SOLUTIONS ET LA MAINTENANCE PRÉDICTIVE CONTRIBUENT-T-ELLES À L’OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE DE LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?

A.M. : Aujourd’hui, il est essentiel d’analyser les données et de prendre du recul pour en tirer des informations sur la fiabilité des équipements et les facteurs qui induisent des pannes ou un bon fonctionnement. Cela aide aussi les concepteurs d’équipements à les améliorer. Si les données sont correctement alimentées et que l’entreprise a les outils pour les traiter, elles alimentent les plans de maintenance et le ré engineering des équipements. Elles contribuent ainsi à l’amélioration globale du management industriel. Il faut capter la bonne donnée en matière d’utilisation et de comportement des équipements. Mais nos clients ont encore des progrès à faire sur ce point. Ils ne connaissent pas suffisamment l’utilisation et le comportement de leurs équipements pour être capables de tirer profit dès à présent de ces techniques de maintenance prédictive. Mais il y a des transformations digitales en cours dans les entreprises et une réflexion sur les données : lesquelles faut-il capter, comment les archiver et les exploiter, comment la maintenance prédictive s’inscrit dans cette démarche d’entreprise « Data Centric » qui place les données au centre de son management ? La maintenance est un domaine qui se prête parfaitement à cette réflexion. Il y a, en effet, une composante technique qui est très importante. Il y a quelques années, on avait des données mais on n’avait pas les outils pour les traiter. Mais ceux-ci ont beaucoup évolué.

M&E : QUELS SERVICES DE MANAGEMENT DE LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE PROPOSEZ-VOUS ?

P.L. : Nous sommes en mesure de réaliser des diagnostics du fonctionnement et de la performance d’un dispositif de maintenance ou industriel, sur un ensemble d’usines ou d’infrastructures. Concernant le diagnostic, nous nous appuyons sur nos expériences, nos benchmarks et nos outils d’analyse. Nous regardons les différents facteurs qui contribuent à la performance de la maintenance industrielle : facteur humain, systèmes d’information, plans de maintenance, management des stocks, KPI et système de management de la performance… Nous regardons également comment le digital est pris en compte dans le management de la maintenance et de l’innovation. Puis nous formulons des recommandations et traduisons cela en plans d’actions et de progrès pour notre client. Selon ses besoins, nous l’accompagnons au-delà de la phase de diagnostic & recommandations, à savoir dans la mise en œuvre des plans d’action, notamment en le coachant.

Nos clients recherchent, en effet, à réduire leurs coûts de maintenance et à améliorer la disponibilité de leurs équipements. Ils se posent aussi des questions sur les opportunités d’externalisation. Ils s’interrogent également sur la gestion des stocks. Le point d’entrée peut être un diagnostic global de performance ou un diagnostic sur un aspect particulier prédéfini par le client.

A.M. : Nous contribuons à identifier des leviers et des enjeux et à bâtir des plans d’actions avec les clients sur un ensemble assez varié de situations. La mise en œuvre peut se faire en autonomie par le client ou via notre accompagnement.

M&E : QUELS SONT VOS ATOUTS PAR RAPPORT À CEUX DE VOS CONCURRENTS ?

A.M. : Nous avons de fortes expertises sectorielles et fonctionnelles. Un nombre important de consultants travaillent sur ces sujets depuis des années. Nous avons donc développé des méthodes et des benchmarks. De plus, nous disposons de professionnels ayant des profils mixtes opérationnel/conseil. À partir de cela, nous pouvons identifier rapidement les lignes de force d’un plan d’actions. Nous allons très vite à l’essentiel avec le client. Nos points différenciants : l’expertise métier, la capacité à réaliser des diagnostics pointus et à les traduire en plan d’actions avec des objectifs chiffrés d’amélioration (disponibilité des équipements, efficience des retours), notre engagement aux côtés de nos clients. Nous avons aussi cette force de frappe au niveau digital et du big data qui nous permet d’outiller nos diagnostics par des analyses très poussées sur les stocks de pièces de rechange par exemple, ou sur la fiabilité des équipements.

En outre, nous sommes en capacité de travailler à différents niveaux dans l’organisation : de l’opérateur jusqu’au directeur général. Nous nous fixons l’exigence de résultats. La récurrence de nos interventions chez nos clients est le signe de la qualité de nos interventions. Comme nous ne travaillons pas que sur la maintenance, nous pouvons remonter à un niveau qui est plus large comme celui des achats et de la production. Nous savons donc appréhender comment les différents métiers interagissent et comment trouver le meilleur compromis.

« Nos points différenciants : l’expertise métiers, la capacité à réaliser des diagnostics pointus et à les traduire en plan d’actions avec des objectifs chiffrés d’amélioration (disponibilité des équipements, efficience des retours), notre engagement aux côtés de nos clients. » Arnaud Meunier

P.L. : Selon nos clients, nos signes distinctifs sont notre grande expertise, notre rapidité et efficacité, notre fibre opérationnelle et notre capacité à mettre à profit des technologies digitales. Nous sommes, en effet, à la pointe sur le big data et l’internet des objets. Sur ces 2 sujets, nous avons des partenariats très importants avec des start-ups et des grandes entreprises. Enfin, nous avons un périmètre d’action géographique très large, depuis Paris et Londres, nos consultants se déplacent dans le monde entier, là où sont nos clients.

M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES DE CHOIX DE SERVICES DE MANAGEMENT INDUSTRIEL ?

P.L. : Deux grands critères dominent. Le premier est la qualité de notre offre métier qui se caractérise par toutes les références accumulées dans le temps et nos méthodes de travail. Cela se caractérise aussi par l’innovation de nos propositions et la qualité technique de notre offre. Nos consultants sont essentiellement des ingénieurs avec une forte culture technique et à l’aise dans le milieu du management industriel. Le second critère est bien évidemment le prix de nos interventions. Nos méthodes et notre business model nous permettent d’être très compétitifs sur ce volet.

M&E : QUELS CONSEILS POUVEZ-VOUS DONNER À UN MANAGER ?

A.M. : Le manager doit être à l’écoute de tout ce qui se passe et qui peut faciliter le travail du mainteneur comme le Big Data. Il doit dégager un peu de temps pour faire de la veille technologique. Il doit également avoir les qualités d’un manager correspondant aux fondamentaux de la maintenance : méthodique, autocritique. Il doit donc s’appuyer sur des bonnes pratiques, savoir bien s’entourer et trouver les collaborateurs qui donneront leurs pleins potentiels à ses côtés.

M&E : SUR QUELS POINTS LE MANAGER DOIT-IL ÊTRE VIGILANT ?

A.M. : Malgré l’externalisation d’une partie significative de la maintenance, le manager doit continuer à avoir la maîtrise des prestataires et du patrimoine pour ne pas être juste un acheteur de prestations. Il faut conserver en interne une masse critique de compétences techniques afin d’avoir une très bonne connaissance des équipements et de bien challenger et maîtriser son écosystème de prestataires. De plus, il faut faire attention à ne pas céder à toutes les sirènes du digital et faire le tri entre l’utile et l’accessoire. Le point de vigilance est déjà d’avoir mis en place et maîtrisé les basiques du management de la maintenance.

P.L. : Dans la maintenance, il faut accorder une attention particulière aux formations et aux compétences. Le manager doit être extrêmement vigilant dans le pilotage de la trajectoire de ses équipes en matière de compétences (techniques, savoir-faire) et de transformation afin d’assurer la performance de son activité.

M&E : QUELLES COMPÉTENCES ET QUALITÉS LE MANAGER DOIT-IL DÉVELOPPER ?

P.L. : Comme la maintenance est un métier technique, le manager doit avoir les compétences techniques nécessaires pour être légitime vis à vis de ses équipes et de ses partenaires comme la production. Il doit aussi avoir une grande capacité d’écoute avec l’ensemble des fonctions connexes. En maintenance, les crises sont monnaie courante : pannes, perte de chiffres d’affaires ou d’image quand les équipements ne fonctionnent pas… le manager doit donc être résistant à la pression et réactif et avoir le sens de l’engagement et du client. De plus, il doit développer des compétences analytiques pour profiter de la masse de données de la GMAO, des capteurs, de l’Internet des objets afin d’améliorer ses processus et sa politique de maintenance. Cela contribue ainsi à une meilleure efficacité, disponibilité et fiabilité.

M&E : QUELS OUTILS ET LECTURES RECOMMANDEZ-VOUS ?

A.M. : Il existe beaucoup d’outils de méthodes de maintenance dont la plupart ne sont pas encore assez connus et appropriés. Ils traitent des basiques de la maintenance. Ces lectures sont toujours appropriées.

P.L. : Les méthodes de management comme le Lean Management et le TPM, sont toujours pertinentes. Elles fourniront au manager des clés pour identifier les gisements de performance.

Propos recueillis par Valérie Brenugat

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