Alors que chaque année, les budgets informatiques augmentent, quelques leviers peuvent néanmoins être activés pour optimiser les coûts informatiques. Explications avec Laurent Serano, directeur associé  en charge de l’offre CIO advisory et ancien group CIO de BIC et Bureau Veritas.

L’augmentation des budgets IT est-elle inexorable et justifiée ?

Chaque année, les budgets IT augmentent en moyenne de 2 à 3 %. C’est un fait. Certes, certains directeurs financiers imposent parfois un gel de ce budget, mais il est très rare qu’ils le revoient fortement à la baisse. Ainsi, en 2020, Gartner misait sur une croissance mondiale moyenne de 3,4 % du budget informatique. Ces investissements répondent à la pénétration toujours grandissante de l’informatique dans les entreprises, à l’augmentation des besoins sur des usages informatiques pérennes (par exemple, l’augmentation du volume des données nécessite une plus grande capacité de stockage) ou encore à l’émergence de nouveaux usages liés aux stratégies digitales.

Pour autant, il n’existe pas de raisons objectives à l’augmentation systématique des budgets informatiques si le niveau d’investissement est correctement maîtrisé, d’une part, et s’il est compensé par des économies sur d’autres postes informatiques, d’autre part. En effet, parallèlement à l’augmentation des usages, nous assistons à une diminution des coûts unitaires des composants. Par exemple, le coût d’un térabit de mémoire SSD est passé de 470 dollars en 2015 à 9 dollars en 2020 ! Un changement de technologie de réseau peut faire diminuer les coûts jusqu’à 80 % ! Sans parler de la généralisation de la téléphonie IP qui réduit à pratiquement rien les coûts téléphoniques. Enfin, les DSI estiment souvent que chaque nouvelle demande IT génère un coût supplémentaire et ce, sans remettre en cause le coût du «legacy» (héritage des anciennes technologies qui perdurent et coûtent cher en maintenance). Pourtant, il n’existe pas de raisons pour que le coût des systèmes en place ne diminue pas.

Quel est le bon niveau de dépense informatique ?

Pour estimer au mieux les budgets IT et en définir les leviers d’optimisation, il convient de réaliser un benchmark fin s’appuyant sur le secteur d’activité de l’entreprise d’une part et sa taille d’autre part. En effet, la médiane des coûts informatiques ramenés au CA peut varier de 1 % à 7 % selon le secteur et la taille de l’entreprise. Par ailleurs, il faut s’assurer que l’on contrôle l’ensemble des dépenses informatiques qui sont souvent réparties dans toutes les strates de l’entreprise, le DSI n’en contrôlant qu’une partie.

Dans une démarche immédiate, il est possible de réduire entre 3 % et 5 % le coût des systèmes d’information en place, à horizon trois à six mois. Dans le cadre d’un plan d’optimisation à horizon 18 mois, cette baisse des coûts est généralement comprise entre 10 % et 30 %, selon le point de départ et le niveau de rupture. Alors, malgré les dépenses nécessaires pour répondre aux nouveaux usages, une diminution des coûts informatiques globaux est tout à fait envisageable.

Quelle part du budget informatique devrait diminuer versus la part qui devrait augmenter ?

Globalement environ 80 % du budget informatique est alloué au day-to-day running, à savoir, à la maintenance et aux opérations des systèmes d’information en place, et 20 % aux investissements dans de nouveaux systèmes. Une démarche vertueuse consiste à se libérer des marges de manœuvre en réduisant fortement les coûts du day-to-day, pour investir dans les projets à forte valeur ajoutée métier, tout en s’inscrivant dans une démarche de baisse des coûts globaux.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que les initiatives de baisse des coûts récurrents vont de pair avec une hausse globale de la qualité de service et de la satisfaction utilisateur. En effet, dans le monde informatique, les coûts élevés sont souvent synonymes de gestion non optimisée ou d’usages de technologies anciennes, peu performantes et coûteuses.

Quels sont les autres leviers d’optimisation des coûts ?

L’optimisation des coûts informatiques nécessite souvent de mettre en place une organisation de l’informatique moderne qui permette agilité et transparence. Autre part, il est important de s’appuyer autant que possible sur des systèmes d’information permettant une variabilisation des coûts fixes. La maîtrise des coûts informatiques passe également par la mise sous contrôle des grands projets de transformation, qui ont souvent tendance à déraper en termes de budgets et de délais de mise en oeuvre. Enfin, il convient d’être vigilant sur les enjeux de sécurité (cyber-risques, fraudes internes ou externes). Il s’agit d’un centre de coût devant être préservé. Mieux vaut investir dans la prévention de ces risques que d’en subir les conséquences financières qu’ils peuvent générer.

Quelle est la proposition de valeur d’Argon face à ces enjeux ?

Argon & Co aide ses clients à bâtir des plans d’optimisation ambitieux, réalistes et faisables des budgets informatiques, en s’appuyant sur une expertise IT et une expérience opérationnelle de DSI. Nous accompagnons également nos clients dans la mise sous contrôle de leurs grands projets informatiques, de manière à délivrer les objectifs initiaux ou des objectifs révisés.

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Auteur

Laurent Serano

Partner

laurent.serano@argonandco.com

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